Jérôme de Prague à Jean Huss. Modèle attendrissant, mémorable, de l’amitié en Dieu !
« Trois choses me sont chères en ce monde, disait Domenico ; le Sacrement de l’autel, l’Ancien et le Nouveau-Testament et Jérôme Savonarole. »
Il s’écria qu’il n’était pas besoin que Savonarole entrât dans les flammes, que le moindre de ses disciples suffisait à faire ce miracle, que Dieu le sauverait tout aussi bien, et dit : « Ce sera moi. »
Le pape se hâta d’écrire pour approuver la chose. Chose horrible ! Cette Rome sceptique, dans cette Italie raisonneuse, permettait, ordonnait une de ces épreuves barbares où la folie antique bravait la nature, tentait Dieu ! Féroce comédie ! Un athée affectant d’attendre un miracle pour brûler un saint !
Les politiques, au moins, devaient-ils le permettre ? Le parti de la France pouvait-il laisser accomplir l’acte machiavélique qui allait le frapper au cœur, en tuant son chef ou le couvrant de risée ?
Ce parti, il faut le dire, s’évanouissait, il baissait de nombre et de cœur, tarissait d’espérance. Il avait cru un moment que Charles VIII allait rentrer en Italie. Toute la France le croyait. Des préparatifs immenses avaient été faits à Lyon, avec une dépense énorme. L’armée était réunie, elle attendait. Et, en effet, le roi y vient enfin. Il a quitté ses châteaux de la Loire, fait ses adieux à la reine. On croit partir. Le roi se rappelle alors qu’il a oublié de prier saint Martin de Tours ; qu’on l’attende, il va revenir. En vain on le retient ; ses capitaines pleurent, s’accrochent à ses