de canaux ; la fièvre organisée pour l’extermination d’un peuple…
Ici, les larmes lui vinrent dans une telle abondance, qu’il s’arrêta ; mais tout le monde continuait de l’écouter. Il se leva alors violent et furieux, et commença une terrible invective contre la concurrence, la férocité de boutique, qui ne laissait pas seulement Pise affamée gagner sa vie avec la soie, la laine, et la faisait mourir du supplice d’Ugolin… Cependant, grâce à Dieu, au bout de cent années, la liberté venait… À ce mot liberté, le seul que le peuple entendît, il s’éleva de la foule un concert de cris et de larmes qui perça le cœur des Français. Le Roi se détourna, sans doute parce qu’il pleurait lui-même, et entra dans l’église. Mais ses gens, tout émus, hardis de leur émotion (ce n’étaient pas encore les courtisans bien appris et dressés de la cour de Louis XIV), insistèrent près de lui et continuèrent le discours du Pisan. Un conseiller du parlement du Dauphiné, qui s’appelait Rabot, qui était en faveur et que le Roi venait d’attacher à son hôtel, dit fortement : « Pour Dieu, Sire ! voilà chose piteuse ! Vous devriez bien octroyer… Il n’y a jamais eu de gens si maltraités que ceux-ci !… » Le Roi, sans trop songer, répondit vaguement qu’il ne demandait pas mieux. Rabot le quitte à l’instant même, retourne vers le parvis où était la foule du peuple : « Enfants ! le Roi de France entend que votre ville ait ses franchises… »
« Vive la France ! vive la liberté ! » Tous se précipitent au pont de l’Arno. Le grand lion de Florence,