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HISTOIRE DE FRANCE

La Pucelle avait raison ; elle avait fait et fini ce qu’elle avait à faire. Aussi, dans la joie même de cette triomphante solennité, elle eut l’idée, le pressentiment peut-être de sa fin prochaine. Lorsqu’elle entrait à Reims avec le roi et que tout le peuple venait au-devant en chantant des hymnes : « Ô le bon et dévot peuple ! dit-elle… Si je dois mourir, je serais bien heureuse que l’on m’enterrât ici ! — Jehanne, lui dit l’archevêque, où croyez-vous donc mourir ? — Je n’en sais rien, où il plaira à Dieu… Je voudrais bien qu’il lui plût que je m’en allasse garder les moutons avec ma sœur et mes frères… Ils seraient si joyeux de me revoir !… J’ai fait du moins ce que Notre-Seigneur m’avait commandé de faire. » Et elle rendit grâces en levant les yeux au ciel. Tous ceux qui la virent en ce moment, dit la vieille chronique, « crurent mieux que jamais que c’estoit chose venue de la part de Dieu[1] ».

  1. Chronique de la Pucelle. Notices des mss., déposition de Dunois.