naut payaient peu d’argent ; il est vrai qu’ils payaient en hommes, qu’ils fournissaient une superbe gendarmerie. Mais c’était encore là ce qui blessait les Flamands ; tandis que les Wallons s’acquittaient ainsi en aides nobles, avec des hommes et du sang, on traitait les Flamands en manouvriers, on ne leur demandait que de l’argent, aide servile, qu’on tournait au besoin contre eux.
En 1439, en pleine paix, l’impôt fut énorme. C’était. disait-on, pour racheter le duc d’Orléans. La rançon du seigneur était bien un cas d’aide féodale, mais non, à coup sûr, la rançon du cousin du seigneur. Une bonne partie de l’argent se mangea dans une fête, et la fête fut pour Bruges[1], pour les marchands et les étrangers.
De là, le duc alla passer près de deux ans dans les fêtes et les tournois de Bourgogne, dans la guerre de Luxembourg. La Flandre paya pour cette guerre ; elle paya pour les armements qui protégèrent la Bourgogne au passage des Armagnacs. Enfin, le duc vint à Gand,
- ↑ Cette fête fut un triomphe pour le duc de Bourgogne sur Bruges elle-même et sur la Flandre occidentale, un triomphe en espérance sur la France, qu’il croyait désormais dominer par son union avec le duc d’Orléans. Mais ce ne fut pas moins un triomphe pour les marchands hanséatiques qui avaient profité du mouvement de la Flandre pour forcer le duc de leur sacrifier l’intérêt des Hollandais, alors leurs ennemis et leurs concurrents. Le duc avait condamné la Hollande à indemniser la Hanse. Ces tout-puissants marchands du Nord parurent à la fête dans la majesté sombre de leurs vêtements rouges et noirs. (Meyer, Altmeyer, Dujardin.)
et 8.000 fr., tandis que le duché de Bourgogne paye 12,000 livres, le comté de Bourgogne 3,000 livres ! — Au second siège de Calais, en 1436, la Flandre, qui alla au siège en corps de peuple, et qui dut fournir énormément en nature, paya de plus 120,000 livres, tandis que les deux Bourgognes ne payèrent que 58,000 livres et 600 saluts. (Archives de Lille, notes communiquées par M. Edward Le Glay).