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HISTOIRE DE FRANCE

même qu’il a fait serment au duc de Bourgogne : « Je suis obligé à le servir par serment à lui faict il y a trois ans passés… Lui, regardant que j’estois très petitement bénéficié, m’a donné chascun an bonne et grande pension pour moi aider à tenir aux escoles ; de laquelle pension j’ai trouvé une grand’partie de mes dépens et trouverai encore, s’il lui plaît de sa grâce. » (Monstrelet, t. I, p. 245.)


105 — page 139Il établissait qu’il était méritoire de tuer un tyran.

Bien entendu qu’il ne faut pas chercher dans le discours de Jean Petit un sérieux examen de ce prétendu droit de tuer.

Qui a droit de tuer ? Que la société l’ait elle-même (qu’elle doive du moins l’exercer toujours), cela est fort contestable. Dieu a dit : Non occides. Caïn qui a tué son frère, Dieu ne le tue point ; il le marque au front. — La société ne doit-elle pas au moins tuer pour son salut ? Ceci mène loin. Cléon affirme, dans Thucydide, qu’Athènes doit, pour son salut, tuer tout un peuple, celui de Lesbos. — En admettant que la société ait droit de tuer, un individu peut-il jamais se charger de tuer pour elle, se faire juge du meurtre, juge et bourreau à la fois ? — Tuer un tyran. Mais qu’est-ce qui a vu un tyran ? qui jamais, dans le monde moderne, a rencontré cette bête horrible de la cité antique ? C’est un être disparu, tout autant que certains fossiles. Quel souverain des temps modernes (sauf peut-être un Eccelino, un Ali, un Djezzar) a pu rappeler le tyran de l’antiquité ? ce monstre qui supprimait la loi dans une ville, sous lequel il n’y avait plus rien de sûr, ni la propriété, ni la famille, ni la pudeur, ni la vie ? (Note de 1840.)


106 — page 140 — « Le duc d’Orléans était sorcier »…

M. Buchon dit que le détail des maléfices du duc d’Orléans, toujours omis dans les éditions antérieures de Monstrelet, ne se trouve que dans le ms. 8347. Le ms. du Roi 10319, ms. du commencement du quinzième siècle, est précédé d’une miniature enluminée qui représente un loup cherchant à couper une couronne surmontée d’une fleur de lis, tandis qu’un lion l’effraye et le fait fuir. Au bas, on lit ces quatre vers :

Par force le leu rompt et tire
A ses dents et gris la couronne,
Et le lion par très grand ire
De sa pate grant coup lui donne.

(Buchon, édit. de Monstrelet, t. I, p. 302.)