Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 4.djvu/363

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
355
APPENDICE

volonté, venoient roys et durs, et boutoient en venant de l’épaule et de la poitrine, ainsi comme sangliers tout forcenés, et étoient si fort entrelacés ensemble qu’on ne les pouvoit ouvrir ni dérompre… Là fut un mons et un tas de Flamands occis moult long et moult haut ; et de si grand bataille et de si grand’foison de gens morts comme il y en ot là, on ne vit oncques si peu de sang issir, et c’étoit au moyen de ce qu’ils étoient beaucoup d’éteints et étouffés dans la presse, car iceux ne jetoient point de sang. » (Froissart, VII, 347-354.) — « Et y heubt en Flandres après la bataille grant orreur et pugnaisie en le place où le bataille avoit esté, des mors dont le place duroit une grande lieue… et les mangeoient les chiens et maint grant oisel qui furent veu en icelle place, dont le peuple avoit grant merveille. (Chronique inédite, ms. 801, D. de la Bibliothèque de Bourgogne (à Bruxelles), folio 153.) Cette chronique curieuse n’est pas celle que Sauvage a rajeunie ; d’ailleurs elle va plus loin.


18 — page 23Lorsque le roi arriva à Paris, les bourgeois s’étalèrent en longues files…

Sur tout ceci, voyez le récit du Religieux de Saint-Denis. — Le calcul de Froissart, différent en apparence, ne contredit point celui-ci : « Et estoient en la cité de Paris de riches et puissants hommes armés de pied en cap la somme de trente mille hommes, aussi bien arrés et appareillés de toutes pièces comme nul chevalier pourroit être ; et avoient leurs varlets et leurs maisnies (suites) armés à l’avenant. Et avoient et portoient maillets de fer et d’acier, périlleux bastons pour effondrer heaulmes et bassinets ; et disoient en Paris quand ils se nombroient que ils étoient bien gens, et se trouvoient par paroisses tant que pour combattre de eux-mêmes sans autre aide le plus grand seigneur du monde. » (Froissart, VIII, 183.)


19 — page 25Il n’y avait plus de prévôt, plus de commune de Paris…

« Statuentes ut officium præposituræ exerceret qui regis auctoritate et non civium fungeretur. — Confraternitates etiam ad devotionem ecclesiarum sanctorum, et earum ditationem introductas, in quibus cives consueverant convenire, ut simul gaudentes epularentur… censuerunt etiam suspendendas usque ad beneplacitum regiæ majestatis. » (Religieux de Saint-Denis, I, 242. — Ordonnance du 27 janvier 1382, t. VI du Recueil des Ord., p. 685.) Un mot de cette ordonnance fait entendre que les Parisiens avaient aidé indi-