CHAPITRE II
La Flandre, qu’on disait vaincue, domptée, l’était si peu qu’il y fallut encore deux campagnes, et pour finir par accorder aux Flamands tout ce qu’on leur avait refusé d’abord.
Cette pauvre Flandre était pillée à la fois par les Français, ses ennemis, et par les Anglais, ses amis. Ceux-ci, irrités du succès des Français à Roosebeke, préparèrent une croisade contre eux comme schismatiques et partisans du pape d’Avignon. Cette croisade, dirigée, disait-on, contre la Picardie, tomba sur la Flandre. Les Flamands eurent beau représenter au chef de la croisade, à l’évêque de Norwich, qu’ils étaient amis des Anglais, point schismatiques, mais, comme eux, partisans du pape de Rome ; l’évêque qui, sous ce titre épiscopal, n’était qu’un rude homme d’armes et grand pillard, s’obstina à croire que la Flandre était conquise par les Français et devenue