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MORT D’HENRI V ET DE CHARLES VI

Mais ce n’était pas l’intérêt des lords évêques qui suivaient le roi comme conseillers, comme créanciers ; ils devaient trouver avantage à ce que la fuite des ecclésiastiques français laissât un grand nombre de bénéfices vacants qu’on pût administrer, ou même prendre, donner à d’autres. C’est ce qui explique peut-être la dureté que ce conseil anglais, presque tout ecclésiastique, montra pour les prêtres qu’on trouvait dans les places assiégées. Dans la capitulation de Rouen, dressée et négociée par l’archevêque de Cantorbéry, le fameux chanoine Delivet fut excepté de l’amnistie ; il fut envoyé en Angleterre ; s’il ne périt pas, c’est qu’il était riche, et qu’il composa pour sa vie. Les moines étaient traités plus durement encore que les prêtres. Lorsque Melun se rendit, on en trouva deux dans la garnison, et ils furent tués. À la prise de Meaux, trois religieux de Saint-Denis ne furent sauvés qu’à grand’peine par les réclamations de leur abbé ; mais le fameux évêque Cauchon, l’âme damnée du cardinal Winchester, les jeta dans d’affreux cachots[1].

Cela devait effrayer les bénéficiers absents. L’évêque de Paris, Jean Courtecuisse, n’osait revenir dans son évêché ; ces absences laissaient nombre de bénéfices à la discrétion des lords évêques, bien des fruits à percevoir. Le roi, qui sans doute aurait mieux aimé que les absents revinssent et se ralliassent à lui, ne se lassait pas de les rappeler, avec menaces de dis-

  1. App. 218.