phinois, n’en est pas moins assez croyable ; ils avouent, comme on voit, que leur plus grande crainte était que le dauphin ne leur échappât, qu’il ne revînt près de son père et du duc de Bourgogne.
Tannegui Duchâtel assura toujours qu’il n’avait pas frappé le duc. D’autres s’en vantèrent. L’un d’eux, Le Bouteiller, disait : « J’ai dit au duc de Bourgogne : Tu as coupé le poing au duc d’Orléans, mon maître, je vais te couper le tien. »
Quelque peu regrettable que fût le duc de Bourgogne, sa mort fit un mal immense au dauphin[1]. Jean-sans-Peur était tombé bien bas, lui et son parti. Il n’y avait bientôt plus de Bourguignons. Rouen ne pouvait jamais oublier qu’il l’avait laissé sans secours. Paris, qui lui était si dévoué, s’en voyait de même abandonné au moment du péril. Tout le monde commençait à le mépriser, à le haïr. Tous, dès qu’il fut tué, se retrouvèrent Bourguignons.
La lassitude était extrême, les souffrances inexprimables ; on fut trop heureux de trouver un prétexte pour céder. Chacun s’exagéra à lui-même sa pitié et son indignation. La honte d’appeler l’étranger se couvrit d’un beau semblant de vengeance. Au fond, Paris céda parce qu’il mourait de faim. La reine céda parce qu’après tout, si son fils n’était roi, sa fille au moins serait reine. Le fils du duc de Bourgogne,