à la princesse un présent considérable de joyaux[1]. Il est vrai que les gens du dauphin arrêtèrent ces joyaux en route ; ils crurent pouvoir porter au frère ce qu’on destinait à la sœur.
Le roi d’Angleterre eut bientôt lieu de se rassurer. Le duc de Bourgogne, quoi qu’il fît, ne pouvait sortir de la situation équivoque où le plaçait l’intérêt de la Flandre. Son traité avec le dauphin ne rompit pas les négociations qu’il avait engagées depuis le mois de juin pour continuer les trêves entre la Flandre et l’Angleterre. Le 28 juillet, à Londres, le duc de Bedford proclama le renouvellement des trêves. Le 29, près de Paris, les Bourguignons en garnison à Pontoise se laissèrent surprendre par les Anglais ; les habitants fugitifs arrivèrent à Paris et y jetèrent une extrême consternation. Elle augmenta lorsque, le 30, le duc de Bourgogne, emmenant précipitamment le roi de Paris à Troyes, passa sous les murs de Paris sans y entrer, sans pourvoir à la défense des Parisiens éperdus, autrement qu’en nommant capitaine de la ville son neveu, enfant de quinze ans[2].
D’après tout cela, les gens du dauphin crurent, à tort ou à droit, qu’il s’entendait avec les Anglais. Ils
- ↑ Le Religieux croit, sans doute d’après un bruit populaire, qu’il y en avait pour cent mille écus !
- ↑ Le mécontentement extrême de Paris se fait sentir jusque dans les pâles et timides notes du greffier du Parlement : « Ce jour (9 août), les Anglois vinrent courir devant les portes de Paris… Et lors, y avoit à Paris petite garnison de gens d’armes, pour l’absence du Roy, de la Royne, de Mess. le Dauphin, le duc de Bourgoingne et des autres seigneurs de France qui jusques cy ont fait petite résistence aus dits Anglois et à leurs entreprises… » (Archives, Registres du Parlement.)