découvrit tout. Le chanoine, en manteau violet, fut promené dans un tombereau, puis muré, au pain et à l’eau. On publia que les condamnés avaient voulu tuer le roi et le dauphin. Il y eut nombre d’exécutions, de noyades. Armagnac, qui savait quelle confiance il pouvait mettre dans le peuple de Paris, organisa une police rapide, terrible, à l’italienne ; il faisait aussi, disait-on, la guerre à la lombarde. Défense de se baigner à la Seine, pour qu’on n’allât pas compter les noyés ; on sait qu’il était défendu à Venise de nager dans le canal Orfano.
Le Parlement fut purgé, le Châtelet, l’Université, trois ou quatre cents bourgeois mis hors de Paris, et tous envoyés du côté d’Orléans. La reine, qui négociait sous main avec le Bourguignon, fut transportée prisonnière à Tours, et l’un de ses amants jeté à la rivière[1].
Armagnac ôta aux bourgeois les chaînes des rues ; il les désarma. Il supprima la grande boucherie, en fit quatre, pour quatre quartiers ; plus de bouchers héréditaires ; tout homme capable put s’élever au rang de boucher.
Pour n’avoir plus leurs armes, les bourgeois
- ↑ « Messire Loys Bourdon allant de Paris au bois (de Vincennes)… en passant assez près du Roy, lui fist la révérence, et passa outre assez legièrement… (on l’arrêta). Et après, par le commandement du Roy, fut questionné, puis fut mis en un sacq de cuir et gecté en Saine ; sur lequel sacq avoit escript : Laissez passer la justice du Roy. » (Lefebvre de Saint-Remy.)
autres conjurés voulaient massacrer les princes « le jour de Pasques, après dyner. » (Monstrelet.)