retour que le roi donnât des lettres par lesquelles lui, la reine et les jeunes princes s’engageaient à défendre tel ou tel qui avait adhéré au concile[1]. C’était comme une assurance mutuelle que le roi et les corps du royaume se donnaient dans ce péril[2].
Le 15 août, Boniface déclara par une bulle qu’au pape seul il appartenait de convoquer un concile. Il répondit aux accusations de Plasian et de Nogaret, particulièrement au reproche d’hérésie. À cette occasion, il disait : « Qui a jamais ouï dire que, je ne dis pas dans notre famille, mais dans notre pays natal, dans la Campanie, il y ait jamais eu un hérétique ? » C’était attaquer indirectement Plasian et Nogaret, qui étaient justement des pays albigeois. On disait même que le grand-père de Nogaret avait été brûlé.
Les deux accusateurs savaient bien tout ce qu’ils avaient à craindre. L’acharnement du pape contre Pierre Flotte devait les éclairer. Avant la bataille de Courtrai, Boniface avait, dans son discours aux cardinaux, tout rejeté sur celui-ci, annonçant qu’il se réservait de le punir spirituellement et temporellement[3]. C’était ouvrir au roi un moyen de finir la querelle par le sacrifice du chancelier. Il périt à Courtrai ; mais combien ses deux successeurs n’avaient pas plus à craindre, après leurs audacieuses accusations ! Aussi dès le 7 mars, cinq jours avant la première requête,