Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 3.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
HISTOIRE DE FRANCE

Dampierre (Bourbon), Louis de Mâle (Capet), Philippe-le-Hardi (Valois) ; enfin Autriche, Espagne, Autriche encore. Voici maintenant la Flandre sous un Saxon (Cobourg).

La Flandre se plaignait du comte français Gui Dampierre. Philippe s’offrit comme protecteur aux Flamands. Gui s’adressa aux Anglais, et voulut donner sa fille Philippa au fils d’Édouard. Ce mariage contre le roi de France ne pouvait, selon la loi féodale, se faire sans l’assentiment du roi de France, suzerain de Gui Dampierre. Philippe cependant ne réclama pas ; il déclara hypocritement qu’étant parrain de la jeune fille, il ne pouvait lui laisser passer le détroit sans l’embrasser[1]. Refuser, c’était déclarer la guerre, et trop tôt. Venir, c’était risquer de rester à Paris. Gui vint en effet et resta. Le père et la fille furent retenus à la Tour du Louvre. Philippe enleva à Édouard son allié et sa femme, comme il avait fait la Guyenne. Le comte s’échappa, il est vrai, dans la suite. La jeune fille mourut, au grand dommage de Philippe, qui avait intérêt à garder un tel otage et qu’on accusa de sa mort.

Édouard croyait avoir ameuté tout le monde contre son déloyal ennemi. L’empereur Adolphe de Nassau, pauvre petit prince, malgré son titre, eût volontiers guerroyé aux gages d’Édouard, comme autrefois Othon de Brunswick pour Jean, comme plus tard Maximilien pour Henri VIII à cent écus par jour. Les comtes de

  1. Oudegherst.