Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 2.djvu/524

Cette page a été validée par deux contributeurs.
514
HISTOIRE DE FRANCE

montagnes de la Lozère et de la Margéride, où ils vivent pendant l’été. Ils regagnent le bas Languedoc au retour des frimas. » — Laboulinière, I, 245 : Les troupeaux des Pyrénées émigrent l’hiver jusque dans les landes de Bordeaux.

En Espagne, sous la protection de la compagnie de la Mesta, etc…

A year in Spain, by an American, 1832 : Au seizième siècle, les troupeaux de la Mesta se composaient d’environ sept millions de têtes. Tombés à deux millions et demi au commencement du dix-septième, ils remontèrent sur la fin à quatre millions, et maintenant ils s’élèvent à cinq millions, à peu près la moitié de ce que l’Espagne possède de bétail. — Les bergers sont plus redoutés que les voleurs même ; ils abusent sans réserve du droit de traduire tout citoyen devant le tribunal de l’association, dont les décisions ne manquent jamais de leur être favorables. La Mesta emploie des alcades, des entregadors, des achagueros, qui, au nom de la corporation, harcèlent et accablent les fermiers.


16 — page 36L’escalier colossal des Pyrénées, etc…

Dralet, I, 5, — Ramond : « Au midi tout s’abaisse tout d’un coup et à la fois. C’est un précipice de mille à onze cents mètres, dont le fond est le sommet des plus hautes montagnes de cette partie de l’Espagne. Elles dégénèrent bientôt en collines basses et arrondies, au delà desquelles s’ouvre l’immense perspective des plaines de l’Aragon. Au nord, les montagnes primitives s’enchaînent étroitement et forment une bande de plus de quatre myriamètres d’épaisseur… Cette bande se compose de sept ou huit rangs, de hauteur graduellement décroissante. » Cette description, contredite par M. Laboulinière, est confirmée par M. Élie de Beaumont. L’axe granitique des Pyrénées est du côté de la France.


17 — page 38Comparez les deux versants, etc…

Dralet, II, p. 197 : « Le territoire espagnol, sujet à une évaluation considérable, a peu de pâturages assez gras pour nourrir les bêtes à cornes ; et comme les ânes, les mules et mulets se contentent d’une pâture moins succulente que les autres animaux destinés aux travaux de l’agriculture, ils sont généralement employés par les Espagnols pour le labourage et le transport des denrées. Ce sont nos départements limitrophes et l’ancienne province de Poitou qui leur fournissent ces animaux ; et la quantité en est considérable. Quant aux animaux destinés aux boucheries, c’est nous qui en approvisionnons aussi les provinces septentrionales, particuliè-