Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 2.djvu/432

Cette page a été validée par deux contributeurs.
422
HISTOIRE DE FRANCE

La croisade de 1235 n’était pas faite pour rétablir les affaires d’Orient. Le roi champenois de Navarre, le duc de Bourgogne, le comte de Montfort, se firent battre. Le frère du roi d’Angleterre n’eut d’autre gloire que celle de racheter les prisonniers. Mauclerc seul y gagna quelque chose. Cependant, le jeune roi de France ne pouvait quitter encore son royaume, et réparer ces malheurs. Une vaste ligue se formait contre lui ; le comte de Toulouse, dont la fille avait épousé le frère du roi, Alphonse de Poitiers, voulait tenter encore un effort pour garder ses États, s’il n’avait pu garder ses enfants. Il s’était allié aux rois d’Angleterre, de Navarre, de Castille et d’Aragon. Il voulait épouser ou Marguerite de la Marche, sœur utérine d’Henri III, ou Béatrix de Provence. Par ce dernier mariage, il eût réuni la Provence au Languedoc, déshérité sa fille au profit des enfants qu’il eût eus de Béatrix, et réuni tout le Midi. La précipitation fit avorter ce grand projet. Dès 1242, les inquisiteurs furent massacrés à Avignon ; l’héritier légitime de Nîmes, Béziers et Carcassonne, le jeune Trencavel, se hasarda à reparaître. Les confédérés agirent l’un après l’autre, Raymond était réduit quand les Anglais prirent les armes. Leur campagne en France fut pitoyable ; Henri III avait compté sur son beau-père, le comte de la Marche, et les autres seigneurs qui l’avaient appelé. Quand ils se virent et se comptèrent, alors commencèrent les reproches et les altercations. Les Français n’avançaient pas moins ; ils auraient tourné et pris l’armée anglaise au pont de Taillebourg, sur la Charente, si Henri n’eût obtenu