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HISTOIRE DE FRANCE

d’elle ; il écrivit alors le rythme O constantia martyrum ! que la reine, à cause du nom de Constantia, crut avoir été fait pour elle. Le roi venait à l’église de Saint-Denis dans ses habits royaux, et couronné de sa couronne, pour diriger le chœur à matines, à vêpres et à la messe, chanter avec les moines et les défier au combat du chant. Aussi, comme il assiégeait certain château le jour de saint Hippolyte, pour qui il avait une dévotion particulière, il quitta le siège pour venir à Saint-Denis diriger le chœur pendant la messe ; et tandis qu’il chantait dévotement avec les moines Agnus Dei, clona nobis pacem, les murs du château tombèrent subitement, et l’armée du roi en prit possession ; ce que Robert attribua toujours aux mérites de saint Hippolyte[1]. »

« Un jour qu’il revenait de faire sa prière, où il avait, comme d’habitude, répandu une pluie de larmes, il trouva sa lance garnie par sa vaniteuse épouse d’ornements d’argent. Tout en considérant cette lance, il regardait s’il ne verrait pas dehors quelqu’un à qui cet argent fût nécessaire ; et trouvant un pauvre en haillons, il lui demande prudemment quelque outil pour ôter l’argent. Le pauvre ne savait ce qu’il en voulait faire ; mais le serviteur de Dieu lui dit d’en chercher au plus vite. Cependant il se livrait à la prière. L’autre revient avec un outil ; le roi et le pauvre s’enferment ensemble, et enlèvent l’argent de la lance, et le roi le met lui-même de ses saintes mains dans le sac du

  1. Chronique de Sithiu.