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des honnêtes gens et des gens bien pensants qui laissait là l’histoire, préférait le roman. Sur cette pente, la fantaisie s’enhardissait et avançait, mêlait ses jeux à des ombres si sérieuses. La légende allait son chemin. Des esprits inventifs, des plumes adroites, habiles, avaient des bonheurs singuliers, des trouvailles imprévues, charmantes. Ces nouveautés étonnaient quelques-uns ; mais, dans peu, devenant anciennes, elles auraient fini par être respectées, prendre l’autorité du temps.

Un matin, qui l’eût cru ? des archives de Vienne, d’un dépôt si discret, si peu intéressé à éclaircir l’histoire, arrive à la légende le plus accablant démenti !

Et de qui, s’il vous plaît ? de la reine elle-même, de sa mère, de ses frères.

Par qui ? par la voie la plus sûre, l’honorable archiviste de la maison d’Autriche, M. Arneth, qui donne ces lettres textuelles, et sans changement que l’orthographe (qu’il a eu le tort de rectifier).

Le fameux complot autrichien, tant nié, n’est que trop réel. Qui le dit ? C’est Marie-Thérèse. Rien de plus violent que l’action de la mère sur la fille, de celle-ci sur le roi.

Les projets de démembrement que formait la Coalition, furent-ils connus du roi et de la reine, quand ils appelaient l’étranger ? Savaient-ils qu’il voulait mutiler, déchirer la France ? Point fort