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Je ne réclame rien pour le travail pénible que j'eus d'explorer le premier, à chaque âge, les sources alors peu connues (manuscrits, ou imprimés rares). J'ai été trop heureux de les signaler à l'attention. Chacun de mes volumes, attaqué, discuté, n'en fut pas moins l'occasion d'éditer les nouveaux docu- ments que j'avais exploités. Beaucoup sont mainte- nant publiés, dans les mains de tous.

Le principe moderne, tel que je l'exposai (1846) en tête de ma Révolution, trouve au présent volume, en Louis XV et Louis XVI, sa confirmation décisive. La clarté saisissante des documents nouveaux, comme une blanche lumière électrique, perce de part en part le trouble clair-obscur où s'affaissa la monarchie.

Nos pères, par une seconde vue, aperçurent en 92 qu'un complot fort ancien de l'étranger contre la France se tramait en Europe et dans Versailles même. Les preuves étaient insuffisantes et ils ne pouvaient qu'affirmer.

Dans ma Révolution, j'en pus dire davantage (sur le procès de Louis XVI). Les royalistes eux- mêmes, leurs aveux triomphants, éclaircissaient au moins 92.

Mais jusqu'où remontaient l'intrigue et les machi- nations ? Récemment dans mon louis XV (ch. XI, p. 141), réunissant des documents irrécusables, j'établis que nos pères n'avaient eu qu'une vue par- tielle et incomplète en ce qu'ils appelaient le Com-