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RICHELIEU ET BÉRULLE

CHAPITRE IX

Richelieu et Bérulle. (1621-1624.)


Un peintre, éminemment fidèle, consciencieux dans l’art et dans la vie, le flamand Philippe de Champagne, nous a mis sur la toile au vrai la fine, forte et sèche figure du cardinal de Richelieu (galerie du Louvre).

Ce peintre janséniste se serait fait scrupule d’égayer, d’enrichir la grise image d’un rayon de lumière, comme aurait fait Rubens ou Murillo. Le sujet, triste, ingrat, eût changé de nature. L’œil eût été flatté et l’art plus satisfait, mais il eût menti à l’histoire.

Songez que c’est l’époque où la grisaille commence à se répandre, où la vitre incolore remplace les vitraux du seizième siècle. En France spécialement, le goût de la couleur s’éteint.

Grisaille en tout. Grisaille littéraire en Malherbe. Grisaille religieuse dans Bérulle et dans l’Oratoire.