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HISTOIRE DE FRANCE

L’époux de Brunehaut, Sigebert, roi d’Ostrasie, avait en effet appelé les Germains. Chilpéric ne put tenir contre ces bandes. Elles se répandirent jusqu’à Paris, incendiant tout village, emmenant tout homme en captivité. Sigebert lui-même ne savait comment contenir ses terribles auxiliaires, qui ne lui auraient pas laissé sur quoi régner[1]. Il était cependant parvenu à resserrer Chilpéric dans Tournai, il se croyait roi de Neustrie, et déjà se faisait élever sur le pavois, lorsque deux hommes de Frédégonde, armés de couteaux empoisonnés, sortent de la foule et le poignardent (575). Ses ministres goths furent à l’instant massacrés par le peuple. Brunehaut, de victorieuse, de toute-puissante qu’elle était, devint captive de Chilpéric et de Frédégonde, qui lui laissèrent pourtant la vie[2]. Elle trouva ensuite le moyen d’échapper, grâce à l’amour qu’elle avait inspiré à Mérovée, fils de Chil-

    monarchie franque : ce sont des rois de Neustrie : — Clotaire Ier, 558-561. — Clotaire II, 613-628. — Dagobert Ier, 631-638. — Clovis II, 655-656. — En effet, c’était en Neustrie que s’était établi Clovis, avec la tribu alors prépondérante. — La Neustrie était plus centrale, plus romaine, plus ecclésiastique. — L’Ostrasie était en proie aux fluctuations continuelles de l’émigration germanique.

  1. « Les bourgs situés aux environs de Paris furent entièrement consumés par la flamme, dit Grégoire de Tours ; l’ennemi détruisit les maisons comme tout le reste, et emmena même les habitants en captivité. Sigebert conjurait qu’on n’en fit rien ; mais il ne pouvait contenir la fureur des peuples venus de l’autre bord du Rhin. Il supportait donc tout avec patience, jusqu’à ce qu’il pût revenir dans son pays. Quelques-uns de ces païens se soulevèrent contre lui, lui reprochant de s’être soustrait au combat ; mais lui, plein d’intrépidité, monta à cheval, se présenta devant eux, les apaisa par des paroles de douceur, et ensuite en fit lapider un grand nombre. »
  2. Chilpéric vint à Paris prendre les trésors de Brunehaut, et la relégua elle-même à Rouen, et ses filles à Meaux.