lui disait avec larmes : « Secours-moi, mon très bon père, afin que je ne meure pas comme mon frère. » Alors Childebert, le visage couvert de larmes, dit à Clotaire : « Je te prie, mon très cher frère, aie la générosité de m’accorder sa vie ; et si tu ne veux pas le tuer, je te donnerai pour le racheter ce que tu voudras. » Mais Clotaire, après l’avoir accablé d’injures, lui dit : « Repousse-le loin de toi, ou tu mourras certainement à sa place. C’est toi qui m’as excité à cette chose, et tu es si prompt à reprendre ta foi ! » Childebert, à ces paroles, repoussa l’enfant et le jeta à Clotaire, qui, le recevant, lui enfonça son couteau dans le côté, et le tua comme il avait fait son frère. Ils tuèrent ensuite les serviteurs et les nourriciers ; et après qu’ils furent morts, Clotaire, montant à cheval, s’en alla sans se troubler aucunement du meurtre de ses neveux, et se rendit, avec Childebert, dans les faubourgs. La reine, ayant fait poser ces petits corps sur un brancard, les conduisit, avec beaucoup de chants pieux et un deuil immense, à l’église de Saint-Pierre, où on les enterra tous deux de la même manière. L’un des deux avait dix ans et l’autre sept[1]. »
Theuderic, qui n’avait pas pris part à l’expédition de Bourgogne, mena les siens en Auvergne. « Je vous conduirai, avait-il dit à ses soldats, dans un pays où vous trouverez de l’argent autant que vous en pouvez désirer, où vous prendrez en abondance des troupeaux, des esclaves et des vêtements. » C’est qu’en
- ↑ Grégoire de Tours. Un troisième fils de Clodomir échappa, et se réfugia dans un couvent. C’est saint Clodoald ou saint Cloud.