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MON JOURNAL.

Quel dommage que notre réunion ait si peu duré et que je n’aie pu en jouir davantage ! II a fallu qu’elle cessât, au moment où mon intérieur mieux organisé, se fût moins ressenti de la gêne pécuniaire. Le regret me mettrait, ici, des volumes au bout de la plume. II faut savoir s’arrêter.

Adieu mon ami !
J. MlCHELET.



En pensant à cette séparation. Lorsqu’on s’est fait une habitude d’une société douce, on en sent peu le bonheur. Mais on sent trop ce qu’elle valait quand on en est tout à coup privé. Nil ego prætulerim jucundo sanus amico ! [1]



Hier, j’ai vu Poret, et nous avons formé le projet de la Société des Ours, elle se donnerait pour tâche la réforme des mœurs ou plutôt des manières.



La gaieté des personnes qui ne vivent guère

  1. « Je serai assez sage pour ne rien préférer au commerce d’un aimable ami. »