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DE MES IDÉES.

On l’annoncerait, par un brillant essai, en un ou deux volumes. Puis, on fortifierait et on étendrait ces vues, par l’Histoire littéraire de France dont une partie serait l’essai même refondu. Enfin, on terminerait par une Histoire de l’humanité dans laquelle l’Histoire littéraire de France ne formerait plus qu’un chapitre.

Pendant qu’on s’occuperait de la France, les travaux en cours d’exécution sur l’Orient l’auraient assez débrouillée, pour qu’on pût faire cette Histoire de l’humanité.

En y ajoutant une introduction, l’étude sur le seizième siècle deviendrait une histoire moderne conduite jusqu’au traité de Westphalie. Histoire très bonne pour les classes.

En fait d’histoire de France, l’âge le plus capable d’exciter la curiosité des témoins de notre grande Révolution politique, est, sans contredit, celui de nos Révolutions religieuses. On montrerait déjà les puritains d’Angleterre dans les calvinistes de France. Genève tiendrait une grande place dans ce livre. Ce serait une histoire intérieure, quant aux guerres, — extérieure, quant aux négociations. Le principal intérêt d’une histoire politique et littéraire de la Ligue, naîtrait de fréquents rapprochements à faire avec l’histoire de la Révolution d’Angleterre et de la Révolution française en 89.