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JOURNAL

liance de la Littérature et de l’Histoire. Il y a là un germe bon à cultiver. On pourrait en faire d’abord l’objet d’un second discours, puis, tout doucement, on acheminerait l’Université vers cette idée d’unir l’enseignement de l’histoire littéraire à celui de l’histoire politique. Ce serait l’occasion de plusieurs travaux utiles. Peut-être même, serait-il bien d’en faire l’objet d’un cours particulier pour la rhétorique. On y résumerait toute l’histoire, en faisant l’histoire littéraire de l’esprit humain. La littérature y serait surtout considérée comme expression des mœurs. Ce serait comme un point de réunion au moyen duquel, on ferait sentir aux élèves que, tout ce qu’ils ont appris jusque-là, est une même science.

21 septembre. — Plan d’un autre livre classique ayant pour titre : Philosophie de Thucydide. Cet ouvrage se composerait des morceaux les plus capables de faire connaître l’esprit de l’antiquité. On recueillerait ensuite, dans les parties qui seraient négligées, les principaux traits caractéristiques ; on les fondrait dans un ensemble de réflexions démontrant par combien de points ils approchent des idées critiques et politiques des modernes.

Thucydide, écrivain éminemment pratique, est plus utile que Tacite.

Un second volume donnerait la Philosophie