mille est, en bien des sens, celui d’une mère, d’une providence. Pour ne parler que du côté
matériel, prenons, par exemple, l'alimentation. Eh
bien, l'homme seul, se nourrira trois cent soixante
fois par an à peu près de la même manière. Pourquoi ?
Parce qu’il est gauche à entrer dans le détail.
A moins d’être né homme-femme, c’est-à-dire
un peu vieillot, il ne voit bien que l’ensemble des
choses et s’en remet pour le menu à sa ménagère.
Oui, c’est à l’homme de gagner et à la femme
de gouverner les affaires intimes de la communauté ;
à elle, de nourrir le travailleur de manière
à relever ses forces, à les augmenter. Les femmes,
quand elles veulent s’en donner la peine, s’entendent
à merveille à administrer le régime, à le
varier pour le meilleur entretien de la santé du
corps et de l’âme. Elles seules, savent encore donner
à la table un air de fête. Avec quoi ? Oh ! bien
peu de chose. Ce n’est souvent qu’un mets mieux
présenté, une fleur sur la salade, un fruit richement
coloré. Il n’en faut pas davantage pour réjouir
les yeux et vous mettre en appétit.
J’admire encore, combien l’humeur de Pauline est devenue plus égale, depuis que son activité se dépense en choses utiles. La femme qui laisse tout le soin du ménage à ses. domestiques et reste dans sa propre maison comme un hors-d’œuvre, perd bientôt l’équilibre. Elle est prise d’ennui, elle