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XV
PRÉFACE.

la triste expérience du mal qu’on peut faire à un homme qui laisse après lui des manuscrits. Lorsqu’il suffit du simple déplacement d’une virgule pour dénaturer le sens de sa pensée, qu’est-ce donc lorsqu’on se permet des suppressions ou, qui pis est, des substitutions perfides ?… Il me faudrait aller jusqu’à cent ans, pour réviser tout cela et mettre à part ce qui mériterait d’être conservé. L’âge m’avertit et mon Histoire me presse. Tu peux ne pas me survivre. Dieu sait, alors, en quelles mains pourraient tomber ces ébauches juvéniles ! Le plus sage est de tout détruire. Brûlons ! brûlons ! » — Ce fut un véritable bûcher.


A la liste si intéressante des ouvrages qui furent en projet, nous avons cru devoir joindre celle des lectures faites pendant ces mêmes années 1818-1829. — On y voit, non seulement de quels auteurs Michelet s’est nourri, mais encore, chose curieuse, l’indication du mois et même du jour où il a lu chaque ouvrage.

Ce ne sont pas là, il s’en faut, des lectures