tefois
me poser en fâcheux, en donneur de conseils.
Mes circonstances personnelles, les trois années
que j’ai passées rue de Buffon
[1]
, m’ont fait une science précoce. J’ai vu, dans cette maison de douleur, couler tant de larmes
[2] !
Oui, la femme vit, sent et souffre tout autrement que l’homme. La délicatesse des organes fait celle des sensations. La nature, en affinant la femme, — beaucoup le sont à l’excès, — a multiplié pour elle les occasions de la souffrance. Il n’est pas nécessaire que le trait pénètre pour qu’il y ait blessure et souvent blessure durable. Elles sentent tout dès l’épiderme. Jeu cruel, il semble, de la nature, faisant l’un fort et tyran, l’autre faible et victime.... Et cependant, il faudrait bien se garder d’y rien changer. La puissance qu’a la femme sur l’homme, lient précisément à cette faiblesse qui demande aide et protection. Que la femme devienne tout à coup virile, et tout disparaît : sa grâce touchante, son charme indéfinissable, ce qui émeut en elle et nous fait faibles à notre tour, pour la mieux servir. La faiblesse chez la femme n’est pas la maladie qui éloigne. Son mal plutôt nous