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MON JOURNAL.


non pour se distraire, mais pour s’alimenter. En pareil cas, il importe de savoir comment l’esprit assimile l’aliment qu’il a reçu. Sans cette bonne méthode d’examen, les meilleurs de nos travaux resteraient à peu près stériles.

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NOVEMBRE


Jeudi 10. — Presque plus de journal. Je vois déjà venir le temps où il me faudra le supprimer tout à fait. Adieu aussi les promenades, les longues rêveries. J’entre dans l'action. Puisse-t-elle me tenir lieu de ces examens de conscience qui me servaient de discipline ! Maintenant, il faut appliquer aux autres le fruit de mes travaux solitaires. Ce ne sera point, grâce à Dieu, une routine. Les leçons que je donne aux gens du monde, les Hostermann, les Wolkonski, les Saint-Priest, les Ellis, ne sont pas celles qui conviennent aux écoliers de Charlemagne, ni à ceux de la pension Briand. Les uns me demandent une chose, les autres une autre. S’étendre ainsi, en tous sens, est souvent une grande fatigue ; mais en somme, c’est le seul moyen de s’assurer soi-même qu’on possède une véritable instruction.

En ce moment, j’aurais autant de goût à ensei-