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MON JOURNAL.


Charlemagne : Une suppléance en troisième. Je me repose sur cette nouvelle. Dulce otiari. Je ne vis que dans le Reid.

Mardi 25. — Quand il m’arrive quelque chose de nouveau, soit en bien soit en mal, j’éprouve le besoin de monter près de mon ami, comme s’il pouvait encore partager ma joie ou ma peine. En me dirigeant de son côté, j’ai vu faire une exhumation. L’odeur en était très forte. La mort, lorsqu’elle choque ainsi les sens, semble horrible. Croyons d’autant plus, que tout ne gît pas dans une fosse. L’âme affranchie, poursuit ailleurs sa destinée.

La Toussaint approchant, je commence la toilette de son tombeau. Je jette les vieilles couronnes. En si grand nombre, elles sont une ostentation. Un pauvre petit lézard s’était logé dans l’une d’elles.

Vendredi 28. — Je viens de voir M. Villemain ; il m’a fait de jolies phrases sur la philosophie où il n’entend rien.

En faisant mes extraits de Reid j’ai senti que cela ne suffisait pas, qu’il faudrait encore, pour en garder le profit, mettre dans le Journal de mes idées les réflexions que me suggère ma lecture. On devrait toujours faire ainsi lorsqu’on lit.