Page:Michelet - Mon journal, 1888.djvu/295

Cette page n’a pas encore été corrigée
253
MON JOURNAL.


conseils ne sont pas ce qui me manque. M. Leclerc voudrait me voir tourner vers la philosophie et Henri IV. M. Carré, du côté de Charlemagne. M. NicoUe, qui m’a démandé des vers latins, ne veut pas que j’accepte rien sans le consulter. D’autre part, Mme Millon me fait entrevoir que le jeune Maugras pourrait bien ne pas remplacer son mari, cette année. Cette nouvelle me donne un transport de joie. Il faudrait pourtant examiner, d’abord, si l’on est capable de remplir la place qu’on désire.

______


OCTOBRE


Lundi 5. — Toutes les nominations sont faites. Il n’y a rien pour moi. Je vais voir M. Devillers. Il me dit que M. Millon me trouve trop jeune pour le suppléer. La perte de ce dernier espoir m’a achevé. J’ai été, un moment, abattu comme une femme.

Faisons de la philosophie, cela servira peut-être à quelque chose. En cheminant, je me demandais s’il ne valait pas mieux étudier d’abord les philosophes les plus modernes. A l’examen j’ai conclu pour la marche contraire ; elle laisse à l’esprit plus d’indépendance. En traversant le Jardin des Plantes, j’observais que les couleurs opposées