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MON JOURNAL.


fait de ses démarches et de ses anxiétés, n’est pas fait pour encourager à recommencer [1].

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AOUT.


Mercredi 1er. — Je fais toujours tristement la classe à Charlemagne. Poret ajoute à ma tristesse, en me disant que la lettre que j’ai écrite à Théry pour le féliciter, lui a semblé trop flatteuse. Luimême est très froid. Le ton et les paroles me frappent désagréablement. Mon imagination s’effarouche. Je perds tout le plaisir que j’emportais, en sortant de la classe, d’en être tout à fait quitte. Le soir, je n’y tiens plus, je cours chez mon ami qui s’étonne de me voir. « Je veux lire cette lettre », lui dis-je. Il me la donne, je me rassure. Il ne me parait pas que Théry en soit si fâché....

Samedi 4. — Journée profondément triste. Ce matin, Mme Hortense, qui n’était pas retournée au cimetière depuis le jour de l’enterrement de Poinsot, m’a prié de l’accompagner. Nous nous sommes arrêtés devant cette tombe. Elle est restée froide. Toute son émotion a été pour une jeune

  1. Il paraîtrait, d’après ce dernier mot, « recommencer », que Michelet avait eu aussi la pensée de concourir. Nous n’avons retrouvé aucune trace de ce travail. Mme J. M.