Page:Michelet - Mon journal, 1888.djvu/253

Cette page n’a pas encore été corrigée
211
MON JOURNAL.


délaissé pour lui mes auteurs grecs, qui doivent toujours être ma principale nourriture. Je relis mon vieil Homère, pour mieux traduire en grec le discours que j'ai fait sur lui, dans ma dernière année de collège, et qui m’a valu l'éloge de mes maîtres. M. Leclerc s'est offert obligeamment à me marquer les accents. Je me suis reproché de l’avoir appelé : Faquin.

MM. Villemain et Létendart témoignent un si grand plaisir à m’enlendre lire mes vers, que cela m’encourage fort à ce genre d’exercice.

Jeudi 14. — Voilà qui est décidé, nous allons concourir. On le doit au recteur [1] Notre ancien condisciple Théry , qui a passé par l’école normale, nous a invités à l’aller voir à Versailles où il est maintenant professeur. Nous irons dimanche. En attendant, j’extrais sa thèse de philosophie.



... Le voici venu ce jour tant désiré ! J’avais

  1. Le recteur était l’abbé Niclle. n avait été préfet des études à l'ancienne Sainte-Barbe avant 89. Il quitta la France en 93, passa en Russie, où il fonda d’abord un institut à Saint-Pétersbourg, puis un collège à Odessa sous les auspices du duc de Richelieu. En 1817 il revint en France et fonda la nouvelle Sainte-Barbe, depuis collège Rollin. Il avait refusé d’être évêque, préférant suivre son goût très vif pour l’enseignement.