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MON JOURNAL.


tion si prompte m’a plus affecté que n’auraient fait les larmes. Elle m’a prié d’aller reprendre les effets et les livres qu’il avait laissés à Saint-Louis dans l’espoir d’un prochain retour. Je frémissais d’avance, à l’idée de toucher ces tristes dépouilles encore tièdes de sa pauvre vie. Je l’ai fait pourtant. Rien de plus cruel. J’ai tout ramené dans ma chambre, en attendant que la famille me le réclame comme c’est son droit. Mais je garderai pour moi la plus chère relique, son petit carnet où il a écrit ses pensées les plus intimes, qui a reposé si longtemps sur son cœur ! Pendant que j’examinais quelques livres mêlés à ses habits, Poret est venu me surprendre. Je n’ai pu d’abord lui parler. Cette émotion durera longtemps encore. Il a bien voulu examiner avec moi l'épitaphe qui conviendrait le mieux. II y en a de si absurdes !

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MARS


Jeudi 1er. — M. Dacier vient enfin d’accueillir ma demande. Il m’a fort obligeamment donné son domestique pour porter sa décision à M. Van de Pradt. Les livres seront désormais mon refuge. Dans une si courte vie, que de deuils et quelles pertes ! Maintenant qu’il n’est plus rue d'Angou-