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MON JOURNAL.


plus mal. Je l'ai trouvé, en effet, très faible et somnolent. Ne pouvant lui parler, j’ai lu le livre que j’avais commencé hier : la Correspondance de Voltaire (1er volume). Le commencement vaut moins que la fin ; il n’y a point d’esprit philosophique. Il semble qu’il se soit allumé au feu des Anglais [1]. Je lui ai su gré de parler avantageusement de l’abbé Prévost.

Mardi 31. — Mort de la jeune femme de notre voisin que j’ai vue, une fois, si belle et si triste !... Les feuilles tombent ! . . . . . . . . . .

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NOVEMBRE


Mercredi 1er. — Jour de la Toussaint. — Monté là-haut pour faire visite à mes morts : ma mère, Sophie Plateau, Lallemand.... Je leur ai porté à chacun une couronne.

De là, je suis allé voir l’ermite de la rue Ménilmontant (Poret), que j’ai trouvé en train de remonter son poêle. Nous avons jasé de mille projets : travail, lectures, etc.

Je lui ai appris la proposition que m’a faite M. Leclerc de traduire quelques ouvrages de Cicéron. « Vous serez en bonne compagnie, a-t-il

  1. Voltaire était allé en Angleterre en 1734.