demander à ce qu’ils soient séparés avec le
glaive de la loi !... Et s’il y a des enfants, des
filles surtout ?... Leur éducation réclame impérieusement
le concours de la mère. Ainsi, aucun
moyen d’en sortir. Le mot de Pascal me
revenait avec force dans ce long entretien : « Je
vivrai seul, je mourrai seul. »
POINSOT A MICHELET.
- 21 août.
Si tu as plaisir à écrire pour moi ton mémorial j’en ai bien autant à le lire. Quand j’emporte ces feuilles chez moi, en te quittant, je me dis : « Voilà de quoi m’amuser demain ». Car je ne te lis jamais le soir en rentrant. Je n’aurais pas assez de temps pour savourer mon plaisir. Je ne puis m’empêcher de le comparer à celui que j’éprouvais quand, de ma pension de Corbeil, j’allais le dimanche chez une amie de maman, qui avait, à une demi-lieue de la ville, une belle maison et un jardin encore plus beau. Je ne partais jamais le soir, sans que l’excellente femme ne me chargeât, l’été, de toutes sortes de fruits. Pendant la route, je pensais à l’usage que je ferais de mes provisions et je médisais à chaque instant, ce que je me dis aujourd’hui en emportant ton