Les romans, si j’en juge par nos conversations, lui Talent mieux qu’à moi. Poinsot, ce que je n’aurais pas cru, est dans les mêmes dispositions. Les Confessions de Jean-Jacques n’ont fait sur son esprit qu’une impression médiocre.
Tom Jones n’est pas dans le cas de me tourner la tête. Cependant, il m’intéresse assez pour que ma propre vie me semble n’avoir plus d’autres événements que ceux de mon héros. C’est là, pour moi, le côté dangereux des romans. Je m’identifie trop à mes personnages, je les sens vivre en moi et plus réels encore. Ne le regrettons pas ici ; il y a un profit réel à tirer de Fielding. Dans son roman, admirablement varié, ce ne sont pas, comme dans Le Sage, des fripons, des valets ou des intrigues amoureuses. Il y a dans Tom Jones des peintures de mœurs, des situations touchantes, des réflexions judicieuses ou spirituelles. On y rencontre aussi plus de bonté, d’humanité que dans Gil Blas. M. Villemain est de mon avis. Il m’engage à lire, dans un autre ordre d’idées, Ernestine de Mme Riccoboni. « C’est, dit-il, un vrai bijou et un bon exemple à suivre. » Nous verrons.
Dimanche 20. — Parlé aujourd’hui, avec Poinsot, d’un sujet bien grave, du mariage. Je n’aborde jamais cette question sans souffrance. Il y