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qui l’accablaient. La mère en lui amenant les choses par ordre, une à une, pour considérer à l’aise, observer et manier tel petit objet qui lui plaît, lui crée la vraie liberté que demande alors son âge.




Pour se faire, dans cette voie, une méthode bonne et sûre, il suffit de bien comprendre ses tendances. Chose facile pour celle qui, nuit et jour, penchée sur lui, le regarde, s’informe uniquement de ce qu’il est, de ce qu’il veut, du bien qu’elle peut lui faire.

Premièrement, il veut être aimé, que tu t’occupes de lui et lui témoignes de l’amour… — Oh ! que cela est facile !

Deuxièmement, il veut vivre, vivre beaucoup, toujours davantage, agrandir le cercle de sa petite action, remuer, varier sa vie, la transporter ici et là, être libre… Ne t’effraye pas ; libre autour de toi, chérie ; au plus près de toi, toujours à portée de toucher ta robe, libre surtout de t’embrasser.

Troisièmement, déjà lancé aux voyages de découvertes, il n’est pas peu préoccupé de tant d’objets nouveaux. Il veut connaître, — par toi, et toujours il va à toi, — non par un instinct seulement de fai-