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quelque élément trouble, dans nos races altérées par une société factice. Mais ce n’en est pas moins, au total, la révélation très-grave du passé lointain de l’humanité et de ses instincts d’avenir. Le jeu est un miroir magique où tu n’as qu’à regarder pour apprendre ce que fut l’homme, et ce qu’il sera, ce qu’il faut faire pour le mener à son but. »

Tirons de là sans hésiter le premier principe de l’éducation qui déjà contient tous les autres : La mère n’enseigne à l’enfant que ce que l’enfant d’abord doit lui avoir enseigné. Cela veut dire que, de lui, elle tire les premiers germes de ce qu’elle développe en lui. Cela veut dire qu’en cet enfant, elle a vu d’abord passer par lueur, ce qui à la longue, elle aidant, deviendra lumière.

« Ainsi, ces germes sont bons, dit-elle, et ces lueurs sont saintes ?… Merci… Oh ! je l’avais pensé. On m’avait dit durement que l’enfant ne naît pas bon. Jamais je n’en voulus rien croire. Je sentais si bien Dieu en lui !

« Aimable, charmant conseil ! qu’il va à mon cœur ! Tenir bien mes regards sur lui, et de lui faire en tout ma règle, ne vouloir rien que ce qu’il veut ! »

Doucement, chère petite, doucement. Observons d’abord s’il est sûr qu’il veuille et sache bien ce qu’il veut. Voyons plutôt si, accablé d’un chaos de choses confuses qui lui arrivent à la fois, il n’attend