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III

LE JEU. — L’ENFANT ENSEIGNE LA MÈRE


Rien de plus joli, rien de plus touchant, que l’embarras d’une jeune mère, toute neuve à la maternité, pour manier son enfant, l’amuser, le faire jouer, entrer en communication avec lui. Elle ne sait pas trop bien par où prendre le bijou, l’être adoré, mystérieux, la vivante énigme, qui gît là et semble attendre qu’on le remue, qu’on devine ses désirs, ses volontés. Elle l’admire, elle tourne autour, elle tremble de le toucher trop fort. Elle le fait prendre par sa mère. Son adorable gaucherie fait sourire le témoin discret qui les observe en silence, et se dit que la jeune dame, pour avoir eu un enfant, n’est pas moins une demoiselle. Les vierges sont maladroites ; la grâce et la facilité n’ar-