Celle de Solari dit trois choses.
Faible qu’elle est, ne donnant pas son superflu, mais plutôt son nécessaire, sa substance, elle n’en sourit pas moins, et dit avec passion : « Bois, mon enfant ! bois, c’est ma vie ! »
Mais soit que le charmant enfant, d’une innocente avidité, ait un peu blessé ce beau sein, soit que la succion puissante retentisse à la poitrine et tire ses fibres intérieures, elle a souffert, elle souffre. N’importe, elle dit encore : « Jouis, bois… C’est ma douleur. »
Et cependant le lait qui monte, qui gonfle et qui tend le sein, sort et se plaît à couler. La douleur, se taisant, fait place à un doux engourdissement qui n’est pas sans quelque charme, comme celui du blessé qui se plaît à voir écouler sa vie. Mais ici c’est un bonheur ; si elle diminue en elle, elle se sent augmenter en lui. Elle en éprouve un étrange et profond ébranlement jusqu’aux sources de son être, et dit : « Bois, c’est mon plaisir ! »
Lui, son invincible puissance qui fait que, quoi qu’il advienne, elle ne peut plus s’en détacher, c’est que, la connaissant, l’aimant, il est, et de sa