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d’efforts, de sacrifices, de réflexion, elle est vraiment renouvelée. C’est un peu comme la rivière, qui, à tels jours, fut gâtée ; mais d’autres eaux sont venues, et elle est claire aujourd’hui. Si la femme ainsi changée, oubliant le mauvais rêve de ses fautes involontaires où le cœur n’était pour rien, parvient à le trouver, ce cœur, si elle aime… tout est sauvé. Le plus honnête homme du monde peut avoir son bonheur en elle, et s’honorer d’elle encore.




Je ne voulus rien ajouter à ce lugubre récit. Mes amis émus se levèrent. D’un seul mot, je leur rappelai ce qui l’avait précédé,

Mes chers messieurs, la raison pour laquelle vous vous marierez, la plus forte pour vos cœurs, c’est celle que je vous disais :

La femme ne vit pas sans l’homme.

Pas plus que l’enfant sans la femme. Tous les enfants trouvés meurent.

Et l’homme vit-il sans eux ? Vous-mêmes le disiez tout à l’heure : Votre vie est sombre et amère. Au milieu des amusements et des vaines ombres féminines, vous ne possédez pas la femme, ni le bon-