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mobile, à qui la nature impose un changement continuel, je pensai à l’enfer d’immobilité que lui inflige l’école. D’autant plus je me rattachai à la bonne méthode allemande (ateliers et jardins d’enfants), où on leur demande justement ce que veut la nature, le mouvement, en développant chez eux l’activité créatrice qui est le vrai génie de l’homme.

Tant qu’on n’a pas vu, touché les réalités, on hésite sur tout cela, on discute, on perd le temps à écouter les bavards. Disséquez. En un moment, vous comprendrez, sentirez tout. C’est la mort surtout qui apprend à respecter la vie, à ménager, à ne pas surmener l’espèce humaine.

Si je pouvais avoir quelque doute sur l’influence morale de l’anatomie, il m’eût suffi de me rappeler que les meilleurs hommes que j’aie connus étaient de grands médecins. Au moment même où j’étudiais à Clamart, j’y vis un célèbre chirurgien anglais qui, dans son grand âge de quatre-vingts ans, passe tous les ans la mer pour visiter cette capitale des sciences, et connaître les nouveautés heureuses que son génie inventif trouve incessamment pour le soulagement de l’humanité.




Il s’agissait pour moi surtout de l’anatomie du