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NOTES





Note 1. Caractère moral de ce livre. — Il présente deux lacunes qu’on a déjà reprochées au livre de L’Amour. Il ne traite point de l’adultère ni de la prostitution. J’ai cru pouvoir m’en remettre à la littérature du temps, inépuisable là-dessus. J’ai donné la ligne droite, et laisse à d’autres le plaisir d’étudier les courbes. Dans leurs livres ils ont surabondamment parlé de la divagation, jamais marqué la grande voie, simple, féconde, de l’initiation que l’amour, mieux inspiré, continuerait jusqu’à la mort. Il est arrivé justement à ces ingénieux romanciers ce qui arriva jadis aux casuistes (grands analyseurs aussi). Escobar et Busenbaum qui eurent le succès de Balzac (chacun cinquante éditions), dans leurs recherches subtiles, n’oublièrent rien que ce qui faisait le fond même de leur science. Ils ont perdu le mariage de vue, et réglementé le libertinage. — Le présent livre ne s’éloigne pas moins des romans sérieux de nos grands utopistes (Saint-Simon, Fourier, etc.). Ils ont invoqué la nature, mais l’ont prise très-bas, dans la misère de leur temps ; et ils se confient ensuite à l’attraction naturelle, à la pente vers cette nature abaissée. Dans un âge d’admirable effort, de création héroïque, ils ont cru supprimer l’effort. Mais chez un être, tel que l’homme,