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un employé (demain sans place). Elles n’ont ni les habitudes simples et fortes, ni l’intelligence que demande cette noble vie d’agriculture. L’orpheline, instruite de toute chose utile, zélée pour son mari, charmée de gouverner une grande maison rurale, ferait le bonheur de cet homme, et sa fortune de plus.




Si notre bonne dame n’était que bonne, elle adopterait simplement ; elle prendrait l’aimable fille chez elle, en ferait son bijou ; elle aurait, à toute heure, comme une fête d’innocence et de gaieté, en possédant une enfant qui l’adore et qui deviendrait dans ses mains une élégante demoiselle. Elle se garde bien de le faire, elle aime mieux se priver d’elle, et ne pas la faire passer à une condition où le mariage est plus difficile. Qu’elle eût mis un chapeau, un seul jour, tout serait perdu. On la laisse en bonnet, ou mieux, dans ses jolis cheveux, on la laisse demi-paysanne ; ce qui n’empêche rien, ni lecture, ni musique ; nous le voyons en Suisse, en Allemagne. Mais cela, en même temps, rend l’avenir bien plus facile. Elle montera fort aisément, descendra s’il le faut ; elle reste à mi-chemin de tout.

C’est un don de l’âge avancé, de la grande expé-