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qu’on trouve d’elle, c’est Espoir, écrit sur une médaille antique.

Le second mot, sur le grand livre qui inaugure la Renaissance, c’est celui-ci : « Espoir y gît. »

Puissions-nous, vous et moi, l’avoir dans le tombeau !

Mais la femme, bonne, douce, qui reste seule, qui, sans le mériter, est frappée de la destinée, où lira-t-elle Espoir ?

Je la voudrais ici aux sables de ces dunes, dans cette terre pauvre et parfumée, qui n’est pas une terre ; c’est le sable des mers, qui jadis fut vivant. Point de terre, rien que vie.

La pauvre petite âme de toutes ces vies marines se fait fleur, s’exhale en parfums.




Aux clairières soleillées, gardées au nord par le rideau des chênes, bien tard dans la saison, elle aspire encore les odeurs et le vivace esprit des simples. Leurs salubres parfums, austères et agréables, n’affadissent nullement le cœur, comme font ceux du Midi. Les nôtres sont de vrais esprits, des âmes. Ce sont des êtres persistants, qui nous portent au cerveau des envies de vivre. La fantasmagorie des plantes des tropiques, leur flui-