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Les éloquentes paroles des hommes religieux de ce temps, les migrations de J. Reynaud et les consolations de Dumesnil, la soutiennent, lui donnent espoir. Au livre des métamorphoses (l’Insecte), n’a-t-elle pas lu : « Que de choses étaient chez moi qui ne furent point développées ! Une autre âme, et meilleure peut-être, y fut, et n’a pas pu surgir. Pourquoi les élans supérieurs, pourquoi les ailes puissantes, que parfois je me suis senties, ne se sont-ils pas déployés dans la vie et dans l’action ? Ces germes ajournés me restent, tard pour cette vie avancée, mais pour une autre sans doute. Un Écossais (Ferguson) a dit ce mot ingénieux, mais grave, de vérité frappante : « Si l’embryon, captif au sein maternel, pouvait raisonner, il dirait : « Je suis pourvu d’organes qui ne me servent guère ici, de jambes pour ne pas marcher, et de dents pour ne pas manger. Patience ! ces organes me disent que la Nature m’appelle au delà de ma vie présente. Un temps viendra où je vivrai ailleurs, où ces outils auront emploi. Ils chôment, ils attendent encore. Je ne suis d’un homme que la chrysalide. » »




De ces sens prophétiques, celui qui veut le plus, qui hésite le moins, qui résolument nous promet,