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VI

LES SIMPLES


Les bons meurent souvent seuls, et ceux qui consolèrent ne sont pas toujours consolés. Leur douceur, leur résignation, leur harmonie, les conservent, et plus qu’ils ne voudraient. Trop souvent la femme innocente qui n’a vécu que pour le bien, et qui devrait être entourée, soutenue dans l’âge de faiblesse, voit tout s’éteindre, amitiés, parentés, et se trouve avancer seule vers le terme solennel.

Elle n’a pas besoin d’être traînée ; elle va, elle marche d’elle-même. Elle ne veut qu’obéir à Dieu. Elle se sent en bonne main, elle espère, elle se fie. Tout ce qu’elle a encore d’aspirations tendres et saintes, ce qu’elle rêva, voulut en vain pour le bonheur des autres, ce qu’elle avait préparé et ne put, tout cela semble une promesse d’avenir et l’entrée d’un monde nouveau.