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doués, et qui trouvent des trésors de médication dans la tendresse du cœur.




Le meilleur homme est homme et une femme ne peut lui tout dire. Il y a surtout une semaine par mois où la malade, deux fois malade, est vulnérable à tout, faible, émue, et pourtant n’ose parler. Elle a honte, alors, elle a peur, elle pleure, elle rêve. Ce n’est pas à la sœur, personne officielle, qu’elle dira tout cela ; comme vierge, la sœur n’y voudrait rien comprendre, et n’a pas le temps d’écouter. Il faut une vraie femme, une bonne femme, qui sache tout, sente tout, qui lui fasse tout dire, lui donne bon espoir, lui dise : « N’aie pas d’inquiétude, j’irai voir tes enfants, je te chercherai de l’ouvrage ; tu ne seras pas embarrassée à la sortie. » — Cette femme, fine et pénétrante autant que bonne, devinera aussi ce qu’elle n’ose dire, qu’ayant vu mourir sa voisine elle a peur de la mort : « Toi tu ne mourras pas, ne crains rien, ma petite, nous l’empêcherons bien… » Et mille autres choses folles et tendres que trouve un cœur de mère. La malade est comme une enfant. Il faut lui dire ce qu’on dit à un nourrisson, la caresser et la bercer. De femme