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dans les maladies de femmes. Pour en pénétrer le fuyant secret, le protée mystérieux, il faut soi-même être femme ou aimer infiniment.

Le sacerdoce médical demande des dons si variés, et même si opposés que, pour l’exercer, il faudrait l’être double, disons mieux complet, homme-femme, la femme associée au mari, comme mesdames Pouchet, Hahnemann, etc. ; la mère associée au fils, comme fut madame Lortet. Je comprends aussi qu’une dame veuve et âgée exerce la médecine avec un fils d’adoption qu’elle aurait formé elle-même.

Les médecins (première classe de France incontestablement, la plus éclairée) voudraient-ils permettre à un ignorant qu’eux-mêmes ont instruit et fait réfléchir, de dire ce qu’il a au cœur ? Eh bien, voici ce qu’il lui semble :

La médecine a deux parties dont on ne parle pas assez : 1o la confession, l’art de faire dire au malade tous les précédents qui expliquent la crise physique ; 2o la divination morale, pour compléter ces aveux, voir au delà, l’obliger de livrer le petit noyau, imperceptible souvent, qui est le fond même du mal, et qui, restant toujours là, malgré tous les plus beaux remèdes, le ferait toujours revenir.

Oh ! que la femme, une bonne femme, pas trop jeune, mais d’un cœur jeune, ému, tendre (qui