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médicale. Dans ce pays d’action, de migrations, où les circonstances vous portent souvent fort loin des grands centres civilisés, si cette demoiselle épouse (je suppose) un industriel établi sur je ne sais quel cours d’eau de l’Ouest, il faut que ces mille ouvriers, ces milliers de défricheurs qui se trouveront autour d’elle, trouvent quelques secours provisoires à la grande usine, et ne meurent pas en attendant le médecin, qui peut-être demeure à vingt lieues de là. Dans leurs hivers, fort rigoureux, il n’y a nul secours à attendre. Combien moins en d’autres pays, en Russie par exemple, où les fanges du printemps et de l’automne suspendent au moins six mois toute communication !

Les leçons d’anatomie sont suivies aux États-Unis par les deux sexes également. Si le préjugé empêche de disséquer, on supplée par les admirables imitations du docteur Auzoux. Il m’a dit qu’il en fabriquait autant pour les États-Unis que pour tout le reste du monde.




« En supposant la science égale, quel est le meilleur médecin ? — Celui qui aime le plus. »

Ce très-beau mot d’un grand maître nous porterait à en induire : « La femme est le vrai médecin